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Contre le Lyon-Turin et son monde

Publié le 29 Janvier 2015 (Mis à jour le :29-01-2015)


La ligne grande vitesse (LGV) Lyon-Turin est un grand projet ferroviaire décidé par l’État français et l’État italien. L'idée de cette ligne, datant des années 90, prévoit de construire durant plus de 30 ans une nouvelle voie à travers les Alpes. Pour pouvoir traverser les montagnes la ligne passera par de nombreux tunnels : deux tunnels de plus de 20 km à travers les massifs de la Chartreuse et Belledonne, un tunnel de 57 km à la frontière franco-italienne entre St Jean de Maurienne et le Val de Suse. Le coût du projet est estimé à plus de 30 milliards d'euros à l'heure actuelle. Cette LGV est censée relancer l'activité économique partout où elle passe et créer pléthore d'emplois...

Nous sommes opposés à ce projet mégalo et inutile. Il n'y a pas besoin d'une LGV entre Lyon et Turin qui sont deux grandes métropoles largement desservit par les routes et les chemin de fer déjà existants. La région Rhône-Alpes est très bien équipée en infrastructures et il n'y a aucune zone à désenclaver comme le prétendent les promoteurs du projet.

Les prévisions d'emploi sont très largement surestimés et le projet ne créera au mieux que quelques milliers de postes à des travailleurs et travailleuses précaires sans statut ni condition de travail décentes.

Le creusement des tunnels sera un désastre pour l'environnement. Il y aura au minimum 20 millions de tonnes de déblais à évacuer et stocker en Maurienne, Belledonne et Chartreuse. Pour donner un ordre d'idée le volume des déblais correspondra à 12 pyramides de Khéops. Les gisements rocheux dans lesquelles les tunnels vont être creusés contiennent de l'amiante et de l'uranium, deux éléments respectivement cancérigène et radioactif. Les déblais constituent donc une menace très grave pour les travailleurs et les travailleuses et les habitant.e.s à cause des risques d’empoisonnement et de pollution dus à la présence de ces métaux. Agissant comme d'énormes drains, les tunnels vont assécher des zones de montagne comme la descenderie (galerie de reconnaissance) de Modane a déjà tarit les sources de Villarodin, le village situé au dessus de la galerie.

Au niveau économique, la LGV Lyon-Turin sera une catastrophe pour la région. La ligne va détruire les exploitations agricoles, faire disparaître les dessertes ferroviaires locales utilisées quotidiennement par plusieurs milliers de savoyard.e.s. Sur Chambéry,  le quartier et les jardins de la Cassine sont entrain d'être rasés et des agriculteurs locaux seront expropriés, certains investit dans l'agriculture biologique et les AMAP. Une ligne à grande vitesse entre Lyon-Turin signifie simplement que l'espace entre ces deux métropoles n'existera plus.

En Italie le projet est largement rejeté par la population et des dizaines de milliers de personnes sont investit dans la lutte contre le Lyon-Turin depuis plus de 20 ans. Le mouvement No TAV est toujours aussi dynamique malgré la répression.

En France, un mouvement encore modeste a mis en lumière le scandale de ce projet.

La Fédération anarchiste s'implique dans la lutte depuis ses débuts, à l'opposée des attitudes électoralistes et opportunistes de certains. Notre lutte contre le Lyon-Turin s’inscrit dans un combat anticapitaliste et anti-productiviste plus global. Nous nous battons contre le Lyon-Turin et son monde. Le Lyon-Turin s'inscrit dans la logique suicidaire du produire, transporter, vendre toujours plus, plus vite et plus loin, en décalage total avec les besoins réels des populations. L'unique raison d'être de ce projet est de renforcer les profits des mafias capitalistes et de satisfaire les mortifères ambitions des politicien-ne-s.

Substituer ce projet par des solutions techniciennes du même type ne nous intéresse pas pour autant. La lutte contre le Lyon-Turin est avant tout une lutte d'ordre politique qui s’insère dans un projet de société qui concerne tous les individus et non une question technique abordable par les seules expert-e-s.

Le collectif No TAV de Chambéry, dans lequel nous sommes investit, est actif depuis trois ans dans la lutte contre le Lyon-Turin du côté français. N'hésitez pas à venir nous rencontrer si vous avez envie de rejoindre la lutte contre le Lyon-Turin.


Fédération anarchiste de Chambéry